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 Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques

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Berethor
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Berethor


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MessageSujet: Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques   Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques EmptyJeu 31 Jan - 14:25

Voyant qu'ici, certains postent leurs récits, je me suis dit que je pourrai faire de même...
Alors voici le début de ma saga "Les Ombres de Guerres".

Prologue :


« Qui suis-je ? »

Ce furent les premiers mots qu’il prononça lors que les gardes ouvrirent la porte de son cachot. Ils ne daignèrent pas lui répondre, et l’entraînèrent dans les couloirs du château.
Lui ne savait pas ce qui se passait. En huit ans, il n’était jamais sorti des ténèbres dans lesquelles ont l’avait enfermé depuis sa naissance. Le monde qui s’ouvrait à ses yeux, même s’il était sombre, était trop lumineux et coloré pour lui, car il n’avait jamais vu la lumière. Avant que ses yeux ne s’habituent à la lumière, la pierre grise du sol et des murs, les tentures rouges accrochées au mur, les flammes brûlant dans les braseros… tout ça n’était qu’un amas de couleurs informes, provoquant plus de douleur que d’émerveillement à cet enfant habitué aux ténèbres.
Quand ses yeux se furent habitués, il découvrit enfin le monde extérieur, le monde tel qu’il était là où régnait la lumière. Il ignorait alors qu’il était dans la salle du trône, et que le vieil homme en armure grise assis devant lui était le roi de Studerret, le plus grand des Royaumes Libres. Ce roi se leva et s’approcha de l’enfant. Il le regarda quelques minutes, puis il le frappa de sa main gantée de fer. L’enfant s’écroula, mais ne réagit pas.
« Il n’est pas encore prêt, dit le roi. Mettez-le dans la Salle des Lumières. »

Alors que l’enfant s’éloignait, porté par les gardes, il sembla au roi que son ombre avait disparu…

Chapitre 1 : Le Corbeau Noir

Le garde entra dans la salle du trône, essoufflé, suivi par deux de ses collègues. Ces derniers portaient un homme blessé.
« Sire, les Hommes-Bêtes sont au pied de la muraille. Ils sont escortés par plusieurs dizaines de brigands. Tous ont l’air décidé à raser nos murs. »

Le roi se tourna vers le garde, posant sur la table le verre de vin qu’il tenait à la main.
« Est-ce tout ? » demanda-t-il
Le garde parut décontenancé par le calme du roi, mais il réussit à articuler une réponse.
« - Oui… c’est tout…
- Qui est ce blessé ? demande le roi, montrant du doigt l’homme que portaient les deux gardes.
- C’est l’un des nôtres… Il a été attaqué alors qu’il apportait le message à Celui Qui Est Enfermé.
- Blessé par un tir ?
- Non, par Lui. »
Un sourire s’afficha sur le visage du roi.
« Ne placez que le strict minimum en défense : je pense qu’Il va s’occuper de nos ennemis… »
Et son sourire se transforma en un rire de triomphe…

Pendant ce temps, Il était debout sur les murailles, contemplant l’armée ennemie tandis que son manteau noir claquait au vent. Un corbeau vint se poser sur sa main, avant de disparaître dans une explosion de plumes noires, qui semblèrent se fondre dans le manteau de l’homme. Il attrapa la dernière plume, et referma la main sur elle.
« Merci pour les informations, mon ami. Je vois ce que je dois faire… »
Et Il se jeta du haut de la muraille. Son manteau paraissait semblable à des ailes…

Les rangs des assaillants étaient parcourus par la nervosité. Jamais ils n’auraient pensé atteindre ce château en n’ayant eu à affronter que si peu de résistance, et maintenant qu’ils étaient arrivés, ils se faisaient décimer. Et pas par une armée, mais par un seul homme. Un simple humain, qui réussissait malgré tout à les éliminer. Un des brigands avait juré voir cet homme armé de deux épées noires, dont le tranchant coupait tout sans exception. Thorggut, le général Homme-Bête, avait demandé qu’on lui dise tout ce que l’on pouvait sur ce guerrier.
Il obtint une description floue, parlant d’un jeune homme aux longs cheveux noirs et aux yeux marron, dont la tenue étaient entièrement noire, tout comme ses armes. Si son manteau avait été long, il aurait correspondu à la description du Corbeau Noir, un des plus puissants défenseurs du Royaume de Studerret, mais son manteau était court. Il s’agissait plus d’un gilet que d’autre chose… Ce devait être un simple soldat, soit fou, soit brave, qui recherchait à se valoriser avant sa mort, pour être honoré à titre posthume. Eh bien il serait servi : Thorggut lui-même allait venir s’occuper de lui…

Le soldat combattait tous les adversaires qui s’opposaient à lui. Mais il commençait à fatiguer, et se demandait quand le combat s’arrêterait. Il observa le ciel en frappant un ennemi, une créature de deux mètres à tête de bouc. Le soleil serait bientôt couché. Il avait combattu pendant presque une journée, seul face aux ennemis.
Après avoir achevé une créature qui s’agitait à terre, il s’aperçut que les assauts avaient stoppé. Les Hommes-Bêtes et les brigands se tenaient à une distance respectable, comme s’ils ne voulaient pas être frappés par les lames de l’humain qui s’opposait à eux.
Alors que celui-ci s’apprêtait à se reposer au moins quelques secondes, un minotaure de deux mètres cinquante apparut devant lui, poussant les autres créatures qui entouraient le soldat solitaire. La créature en armure rouillée devait être le chef, car tous lui obéissaient alors qu’il aboyait ses ordres. On lui amena une hache aussi grande qu’un homme, et un sourire démoniaque apparut sur son visage tandis qu’il se jetait sur le soldat.

« C’est… impossible… »
Thorggut avait attaqué le soldat isolé, lui avait assené un coup de hache, mais il n’avait pas touché sa cible. Un mur noir s’était dressé entre eux, protégeant l’humain de l’attaque du général.
Le mur commençait à se fissurer… Thorggut leva sa hache, pour asséner un coup à son ennemi. Peu importe d’où venait ce mur, il pourrait le briser ! Mais son mouvement fut trop lent… L’homme avait traversé le mur et avait brandi ses armes, avec lesquelles il venait de couper les bras du général Homme-Bête.
Thorggut hurla de douleur en contemplant ses membres qui chutaient dans une fontaine de sang. Un simple humain venait de le vaincre, alors que les meilleurs guerriers de sa tribu n’y étaient jamais arrivés. Mais l’humain ne l’achevait pas… Il lui laissait une chance de contre-attaquer. Thorggut chargea, cornes en avant, tandis que le soldat lui tournait le dos.
« Arrête ça tout de suite. » dit l’homme
Thorggut s’arrêta, bien qu’il ignorait pourquoi. Il y avait quelque chose dans la voix de cet homme qui imposait le respect et l’obéissance à quiconque l’entendait…
« Le soleil se couche. Vous avez perdu, créatures… »
Le général observa le champ de bataille. Aucun renfort humain en vue. Le soldat était devenu fou, pour sûr. Soudain, il sentit une douleur au niveau du ventre. Une lame noire était sortie du sol, et d’autres sortaient l’une après l’autre, si bien qu’en moins d’une minute, toutes les terres à l’est du château, sur une distance de plusieurs kilomètres, était recouvertes de lames. Plus aucun être vivant ne pouvait se déplacer, et chaque soldat assaillant était percé d’au moins quatre lames. La seule personne indemne était le soldat solitaire.
Les lames se rétractèrent, et Thorggut tenta de fuir, profitant du fait que ses blessures étaient plus faibles que celles de ses camarades. Une lance noire sortit du sol, et se lança après lui, comme guidée par une main invisible. Il fût fauché dans sa course et s’écroula. La lance disparut et regagna l’espace lumineux qui était apparu aux limites de l’ombre du château.
« L’ombre est à nouveau complète… Non, elle est trop grande. Reviens ! »
Une partie de l’ombre du château se détacha et entoura le soldat, afin de former un long manteau noir. L’ombre disparut à un autre endroit et forma un corbeau, qui vint se poser sur l’épaule de l’homme.
« Bien, on a fini le boulot… On rentre. »

L’homme en noir entra dans la salle du trône et s’agenouilla devant le roi.
« Allons, pas tant de manières, Corbeau. » dit le Roi
Le Corbeau Noir se releva et répondit :
« - Pourquoi m’appeler ainsi, sire ? Vous êtes l’une des seules personnes à connaître mon nom, alors pourquoi ne pas vous en servir ?
- Tout simplement car aucun de ces gardes n’a à le connaître… Revenons à des affaires plus importantes : quel bilan tires-tu de l’attaque qui vient d’avoir lieu ?
- Eh bien, ils étaient nombreux, et dirigés par un général qui me semble compétent. Cette armée réunissait des troupes qui ne travaillent que rarement ensemble, c’est-à-dire des brigands humains et une armée régulière d’Hommes-Bêtes. Leur but était la destruction massive. Ce n’est pas le premier cas d’attaque semblable sur un château des Royaumes Libres, et tous n’ont pas eu notre chance. Le Royaume de Miltia et celui de Kulan sont déjà tombés face aux assauts d’armées réunissant le même type de troupes. Nous avons ralenti leurs attaques grâce à cette victoire, mais il reste un problème : ces assauts sont planifiés, sans aucune exception. Il y a donc quelqu’un ou quelque chose qui tente de détruire les Royaumes, pour asseoir sa domination sur le Continent entier.
- Tu es perspicace, Corbeau. Avec de simples informations, tu réussis à analyser une situation mondiale… Et as-tu une idée de qui pourrait tirer les ficelles ?
- Un homme de l’ombre, restant en retrait… ou au contraire un homme puissant qui joue double jeu. Autant dire que tout le monde est suspect…
- Bien… Si tu as des idées, reviens m’en parler. Sache que dès que tu auras des informations, tu devras t’occuper de celui qui dirige ces armées. Il n’est pas question qu’il continue à attaquer les Royaumes… Tu peux prendre congé. »
Le Corbeau Noir salua le roi et quitta la pièce. Une ombre s’agita, derrière le trône. Un homme vêtu de blanc en sortit, et prit la parole :
« - Reth, qui est réellement ce « Corbeau » ?
- Une arme de guerre, éduquée dès sa naissance, prête à tuer tous ceux qui s’opposent à nous.
- Ce n’est pas ça que je demandais…
- Il fait partie de « Ceux Qui Ont Eté Elus » à la naissance. Nous ne savions pas duquel il s’agissait et nous l’avons enfermé dans un cachot, pour que son pouvoir se réveille. Dès que ça a été le cas, nous l’avons éduqué pour en faire une arme de guerre, comme pour les autres Elus.
- Il y en a d’autres comme lui ?
- Ils sont une quinzaine, chacun disposant d’un pouvoir spécifique. Mais tous ont un point commun : c’est l’Ombre qui leur donne leur force. C’est pourquoi il est le plus puissant de tous ces Elus…
- Vous n’avez pas peur d’une inquisition ?
- Qu’aurions-nous à nous reprocher ?
- L’usage de Démons. Même s’ils sont nés entre vos mains, et qu’ils vous sont entièrement dévoués, leurs pouvoirs ne viennent sûrement pas des Dieux…
- Qu’ils viennent.
- Ils n’ont pas attendu que vous le demandiez…
- Turagos, que voulez-vous dire ?! »
Mais l’homme en blanc avait disparu. Le roi tourna autour du trône, puis fut appelé par un garde.
« Sire, l’Inquisiteur Vanardel demande à vous voir. »
Le roi ne répondit pas. Son visage calme et impassible fût remplacé par le visage d’un homme effrayé, effrayé par sa mort prochaine… Quand les portes de pierre s’ouvrirent, le roi tomba sur son trône, le visage pâle comme celui d’un homme de Gerret. L’Inquisiteur entra dans la pièce. Son sourire carnassier fit comprendre au roi que toute résistance serait inutile… Mais le roi voulait tout de même abattre sa dernière carte. Il hurla de toutes ses forces, criant un nom qu’aucun soldat n’avait jamais entendu.
La suite de l’Inquisiteur le réduisit au silence...
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Alucard
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MessageSujet: Re: Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques   Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques EmptyVen 8 Fév - 10:50

L'histoire est plaisante pour l'instant, tu arrives bien à garder le lecteur en haleine mais je ne suis pas très doué pour les critiques, bonnes ou mauvaises. Mais je n'attends que la suite !
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Berethor
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MessageSujet: Re: Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques   Les Ombres de Guerre - Terres Démoniaques EmptyVen 22 Aoû - 13:19

[Je marque mon retour HRP (car je peux pas revenir en RP pour le moment, pour des raisons vues avec un des admins) par la suite de mon livre. Là vous êtes censés vous rejouir, etc etc...]

Le Corbeau Noir se réveilla en sursaut. Il était sûr qu’il avait entendu son nom. Il tenta de se lever, et d’essuyer la sueur qui coulait sur son front, mais quelque chose l’en empêcha. Il était attaché à une planche en bois, retenu par les bras et les jambes à l’aide de chaînes. Toute la pièce était baignée dans la lumière. Aux murs étaient accrochés divers instruments de torture, des scies, des vrilles, des lames recouvertes de rouille et de sang.
Un moine vêtu de blanc s’approcha de la planche où le Corbeau Noir était attaché et lui dit :
« Bien, Démon, prêt à souffrir ? »
Corbeau sourit, et tenta de créer une arme. Mais malgré sa concentration, il n’y eut aucun résultat…
« Inutile, nous connaissons tes capacités : sans ombre, et sans ton manteau, tu ne peux rien faire. »
Le moine accentua son explication d’un rire presque dément. Il claqua des doigts, et la planche sur laquelle le Corbeau Noir était attaché se plaça à la verticale.
« Que le supplice commence… »
La planche recula, et le Corbeau Noir fut enfermé dans un cylindre de fer, une « vierge de fer ». Le moine appuya légèrement sur un bouton, et Corbeau poussa un hurlement qui retentit dans le château entier.

Le roi, enfermé dans une pièce proche, s’agita lorsqu’il reconnut la voix qui venait de pousser ce cri.
« Qu’avez-vous fait, monstres ? »
L’Inquisiteur montra la colère qu’avait fait monter cette remarque en frappant le visage barbu de Reth.
« Nous, des monstres ? C’est toi le monstre, la créature démoniaque ! Tu as osé ensorceler les enfants de tes frères, de tes sœurs, et même les tiens pour pouvoir défendre ton misérable château ! Tu as laissé des démons prendre possession des corps des nourrissons pour avoir des armes qui te seraient entièrement dévouées ! Et tu penses que c’est moi, le grand Vanardel, Inquisiteur apportant le châtiment divin d’Anatherkal, dieu des Lumières Eternelles, oui, moi, qui suis un monstre ? Ouvre les yeux, Reth de Studerret, c’est toi le monstre dans cette pièce ! »
Vanardel arrêta son discours quelques secondes. Ses yeux étaient exorbités, et de la bave commençait à couler de sa bouche. Une preuve visible de son fanatisme… Quand il reprit, il semblait encore plus excité.
« D’ailleurs ton nom n’est plus, car il ne convient pas à un monstre d’avoir un nom ou un titre. Studerret n’est plus à toi, mais à l’Inquisition, démon ! »
Reth observa l’Inquisiteur avec défi. Il vit la forme vêtue de rouge le frapper, jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Le roi Reth de Studerret n’était plus, et l’Inquisition allait s’occuper du démon qui était dans son corps…

Le Corbeau Noir sentait la pression des pointes qui s’enfonçaient dans son corps se relâcher. Le moine avait-il décidé de tester une autre forme de torture, ou bien avait-il simplement envie de donner un peu de répit à sa victime, afin de le faire souffrir plus longtemps ? Dans tous les cas, cela permettrait au Corbeau Noir de s’attaquer au moine, pour s’échapper… Soudain, le cylindre s’ouvrit et le Corbeau Noir s’écroula. Il n’avait pas prévu que la douleur l’empêcherait de se tenir debout… Mais il sentit des mains le rattraper avant qu’il ne touche le sol.
« Les lames étaient assez tranchantes pour couper les chaînes qui t’attachaient à la planche, mais tu es encore vivant… Il n’y a pas à dire, tu n’es pas un simple humain… »
Le Corbeau Noir fut posé sur une autre planche, à proximité de son manteau. Il décida de profiter de l’erreur qu’avait faite le moine et d’attaquer ce dernier, mais son manteau prit feu sous ses yeux.
« Tu me prends vraiment pour quelqu’un de stupide… Je te l’ai dit : nous connaissons tes faiblesses. Bon, nous allons passer à la suite… »
L’Inquisiteur Vanardel entendit un second cri. Le travail était fini dans l’autre pièce. Il fallait encore trouver trois… non, deux Enfants-Démons, et l’Inquisition menée à Studerret serait terminée. Peut-être serait-il nommé Grand Inquisiteur après une campagne pareille.
Il fit signe à des membres de sa suite, qui partirent préparer la calèche qui les emmènerait au Monastère d’Anatherkal dès que le moine qui s’occupait du corps de Reth aurait fini l’incinération. Dans peu de temps donc…

Le sang s’échappait de son cadavre. Il avait été tranché de façon nette en plusieurs endroits, et le corps présentait un trou énorme au niveau de la cage thoracique. L’homme qui venait d’arriver aida le Corbeau Noir à se relever, et le soutint jusqu’à la porte d’entrée.
« Il » dit l’homme, en pointant son doigt en direction du moine « a brûlé ton manteau, c’est ça ? »
Bakhyo ne répondit pas : il n’en avait pas la force… Mais il fit un signe de tête affirmatif, espérant que son sauveur l’avait vu.
« Bien. On s’en occupera plus tard si ça ne te pose pas de problème. L’objectif est de s’échapper, pour le moment. Vu le cri que cet homme a poussé, Vanardel doit te croie mort. Cela nous laissera une plus grande marge de manœuvre. Mais ça reste risqué… »
Le Corbeau Noir tenta d’articuler une question, mais l’homme l’en empêcha.
« On verra les questions plus tard, Corbeau. Quand nous serons en sécurité… »
Et l’homme soutint Corbeau. Ils avancèrent lentement, mètre par mètre, évitant toutes les rondes de gardes. Il y en avait peu. La plupart devaient être en train de pleurer leur roi décédé… Les deux fuyards réussirent à quitter le château sans aucun problème.

La calèche de Vanardel s’éloignait du château. L’Inquisiteur se frottait les mains, s’auto satisfaisant du travail qu’il avait accompli : les recherches qu’il avait fait, les interrogatoires qu’il avait mené, les tortures qu’il avait ordonné… Tout cela avait permis de détruire treize Enfants-Démons, ainsi que leurs géniteurs. Les génitrices, elles, servaient d’esclaves à l’Inquisiteur, qui les avait lui-même converties à l’adoration d’Anatherkal. Les deux Enfants-Démons restant seraient plus durs à débusquer, mais l’Inquisition leur tomberait dessus à un moment ou à un autre, et ils ne seraient plus que des mauvais souvenirs. La traque n’avait pas encore commencé, mais Vanardel en connaissait déjà l’issue…

Le Corbeau Noir put enfin s’asseoir, une fois qu’ils furent assez éloignés du château. Le soleil n’était toujours pas couché. Il était difficile pour le Corbeau d’imaginer qu’il y avait moins d’une heure, il était en train d’abattre une armée qui s’attaquait au château de Studerret…
Il était toujours trop épuisé pour se tenir debout et pour parler, mais il put pousser un sifflement strident. Un coassement lui répondit, et un corbeau répondit. Le Corbeau Noir sourit et attendit que l’animal vienne se poser sur son épaule.
« Tu aurais pu attendre d’être rétabli. » dit l’homme qui l’avait aidé
Le corbeau explosa, et ses plumes entourèrent son maître, jusqu’à ce qu’elles forment un manteau semblable à celui que le moine avait brûlé.
« Je suis rétabli. »
A peine eut-il fini sa phrase qu’il créa une vierge de fer noire, qui entoura l’autre homme et se referma sur lui. Il n’y eût pas un cri, pas une protestation, même lorsque le Corbeau Noir fit apparaître des piques à l’intérieur de sa création.
Un éclair lumineux aveugla le Corbeau. Il provenait de l’endroit où il avait placé la vierge de fer… Quand ses sens redevinrent normaux, il aperçut l’homme qu’il venait d’attaquer, debout au milieu des débris de la vierge de fer.
« - Je te sauve, et voilà comment tu me remercies ?
- Je ne voyais pas d’autre moyen pour survivre et m’échapper… Tu es un Inquisiteur, comme l’autre… »
L’homme éclata de rire à la remarque. Le Corbeau Noir ne comprit pas ce que sa remarque avait de comique, mais il était encore plus surpris par le fait que cet homme ait réussi à survivre à son passage dans l’instrument de torture.
« Oh non, je ne suis pas un Inquisiteur. Si je l’avais été, et que j’avais voulu te tuer, je l’aurais déjà fait, Kenneth… »
Les yeux du Corbeau Noir s’ouvrirent en grand. C’était la première fois qu’il entendait quelque chose qui l’étonnait autant de toute sa vie… Et même s’il n’avait pas été très longtemps sur cette terre, il avait déjà eu à faire à des choses très étonnantes…
« - Qu’est-ce que vous avez dit ?
- Tu es surpris ? Moi je ne le serai pas, si j’étais toi. Je t’expliquerai tout dans quelques heures, quand nous serons assez loin. Est-ce que ça te va comme ça ?
- Comme si j’avais vraiment le choix… »
L’homme sourit et commença à marcher en direction du sud.

Ce n’est qu’après plusieurs heures de marche qu’ils arrivèrent enfin à un village. C’était un petit hameau, composé d’une vingtaine de maisons et d’une auberge. Quelques jours plus tôt, il y avait plus de maisons, mais l’armée de Thorggut les avait détruites, pour s’échauffer sans doute. Les villageois remerciaient les dieux, car il n’y avait eu que deux morts lors de l’attaque, le but des Hommes-Bêtes étant de détruire les maisons, et non de tuer les hommes.
Le Corbeau Noir suivait toujours l’autre homme, jusqu’à ce qu’ils entrent dans l’auberge et s’assoient à une table. L’homme commanda un broc d’eau, et prit la parole :
« Je peux donc tout t’expliquer, Kenneth. Mais avant tout, je vais me présenter : je m’appelle Temos, et je suis ton frère. »
Corbeau, ou plutôt Kenneth, tomba de sa chaise. Il n’avait jamais entendu parler de sa famille, et l’homme qui était devant lui prétendait être son frère ! C’était totalement impossible !
Voyant la surprise de son frère, Temos éclata de rire.
« Comment pourrais-je connaître ton nom sinon ? Seuls Reth et Turagos le connaissent, notre père et ma mère. »
Ils étaient frères… Peut-être… Mais Kenneth avait toujours connu Turagos comme un homme, un ami proche du roi… La phrase de Temos soulevait plus d’interrogations qu’elle ne répondait à des questions…
« - Donc, Temos, je résume… Tout d’abord, tu dis que le roi est mon père. Ensuite, tu parles de Turagos comme étant ta mère, alors que c’est un homme… Il n’y a pas un petit problème de logique là-dedans ?
- Exact, le roi Reth est notre père. Quant à Turagos, nous ne devons tout simplement pas parler de la même personne…
- Turagos n’est pourtant pas vraiment un nom courant. C’est le nom du Dieu Sombre, Seigneur des Ombres et Souverain des Morts.
- Peut-être… Toujours est-il que tu devrais rester avec moi. En tant que frères, nous sommes dans le même bain : l’Inquisition est après nous, et nous avons toujours un membre de la famille qui court dans la nature.
- Un autre membre de la famille ? Mais combien sommes-nous ?
- Nous sommes deux à partager le sang de Reth, trois à partager celui de Turagos. Quant aux autres, ce sont des cousins, et deux d’entre eux ne partagent aucun lien de sang avec nous… Enfin, il faudrait parler d’eux au passé. L’Inquisition a tué presque tous les Enfants-Démons de Studerret, c’est-à-dire onze personnes sur les quinze. Le douzième est emprisonné depuis quelques jours. Il sera exécuté dans cinq minutes.
- Et donc il ne reste plus qu’un des nôtres à l’extérieur ?
- J’admire ton talent de calcul mental. Il dépasse l’imagination la plus folle…
- Très drôle… Bon, qu’est-ce qu’on fait là ?
- Actuellement, on discute. Mais tu as raison, on devrait partir. Elle nous attend…
- Elle ?
- Oui, la treizième.
- Et qu’est-ce que tu fais de notre frère emprisonné ?
- On ne peut rien faire pour lui. Il est trop loin pour que nous puissions intervenir. Et puis, il ne nous serait pas utile.
- Je déteste cette façon de penser… Juger qui on va protéger par rapport à l’utilité qu’il nous apportera. Et puis, à quoi il nous serait utile ? Je n’ai pas de mission prévue actuellement…
- Je pense comme on m’a appris à penser. Toi et moi, nous sommes des Ombres de Guerre. Notre vie est dédiée au combat, et nous ne savons pas faire autre chose que ça… »
Kenneth se leva d’un trait et frappa sur la table. Le bois se fissura au moment de l’impact. Il détestait la façon de penser de son frère, et aussi son aptitude à envoyer des vérités pareilles au visage de celui avec qui il parlait…
Des larmes commencèrent à couler le long des joues de Kenneth. Non, il ne savait pas que se battre. Il savait souffrir… Mais cela rejoignait ce que Temos avait dit…
« Tu as raison… Bon, on s’en va ? »
Temos sourit.
« Nous sommes attendus à Déhanora dans trois jours, Kenneth. Il va falloir marcher vite ! »


[A suivre... oui, je sais, vous l'auriez pas deviné sans moi Very Happy]
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