Préparatifs sur la défense de Minas Tirith

Remis à moitié après avoir finalement réussi à trouver le sommeil dans la chambre de sa taverne, Imrahil décida qu'il n'avait plus de temps à dépenser en repos. Il avait dormi pas moins d'une journée et d'une soirée, malgré quoi il ne se sentait qu'à moitié revigoré. Mais l'heure était à la guerre, et il se devait de contribuer aux préparatifs. Il n'avait pas fait part à Gallior de tout ce qu'il savait, et il se disait qu'hormis la perte d'Osgiliath et les multiples désertions dans l'armée Gondorienne , Gallior devait avoir d'autres nouvelles à lui annoncer. Des bonnes, pour changer, espérait-il. Gallior afficha une mine surprise tandis que Imrahil faisait son entrée dans la pièce.

"Déjà de retour ? Je ne m'attendais pas à vous voir de retour avant demain...
_ C'est avec joie que j'aurais prolongé les retrouvailles avec ma taverne bien-aimée, mais la guerre ne m'en laisse guère le temps. Enfin, hâtons-nous d'en finir avec ladite guerre, afin que je puisse retourner à mon comptoir en toute séreinité...
_ Certes.
_ Je pourrais commencer par vous faire part des forces en présence que Elegost et moi avons vu à Osgiliath durant notre charmante promenade."
Gallior eut un air pensif.
"Je ne m'attends pas à être surpris par votre rapport, mais ma foi, oui, on pourrait commencer ainsi. Mais avant, je vais faire quérir le Capitaine Varamir ."

Gallior sortit de la pièce le temps en demandant où foutre-dieu était passé Glasdeïn , qui avait le chic pour s'éclipser au moment où ses services de coursier étaient requis, ce bon à rien. Imrahil , lui, eut la satisfaction de noter que Gallior avait remplacé la chaîse au pied cassé. Pas étonnant, si l'on considérait le triste sort dont elle avait été victime. Il était rassurant de constater que même en ces heures sombres, le Gondor disposait encore de bons Capitaines qui savaient agir de manières approppriées face aux situations problématiques. Par exemple, Imrahil mettait en miette une chaîse cassée sous un accès de colère, Gallior remplaçait la chaîse cassée par une chaîse neuve.

Varamir fit son entrée dans la pièce. Première surprise : l'accueil chaleureux de Imrahil . Imrahil était heureux et très excité de retrouver son frère d'arme de maintes batailles et son principal adversaire de l'arène.
Lorsqu'il avait connu Varamir , Imrahil n'était encore qu'une bleusaille. L'ironie du sort avait fait qu'ils n'avaient passé que très peu de temps d'égal à égal . Peu après sa montée en grade, Imrahil avait été banni. Néanmoins, à présent, ils allaient avoir tout leur temps...

"J'ai hâte que nous allions piétinner de l'Orque ensemble pour fêter mon retour ! !
_ Euh oui, moi aussi ça me fait plaisir, mais tu n'étais pas censé être banni ? demanda Varamir avec un certain étonnement.
_ Oui, j'étais censé l'être. Mais tu connaîs mon sens de la discipline..." Imrahil ponctua sa dernière phrase d'un large sourire aux dents jaunies.

Les retrouvailles terminées, Imrahil reprit son sérieux, tandis que lui et Varamir dirigeaient leur attention vers Gallior. Les trois hommes s'assirent autour de la table.

"Bien, commençons. décréta Gallior. Imrahil va nous faire part des forces ennemies en présence à Osgiliath lors de sa traversée."
_ Bien...
Imrahil se leva de la chaîse. Il se pencha vers ses interlocuteurs, au-dessus de la table, les deux mains appuyées fermement dessus. Il conserva un silence qu'il voulait lourd et une expression grave sur le visage. Il dévisagea longuement chacun des deux hommes, comme s'il eut soupçonné que l'un d'eux n'était pas attentif à ce qu'il avait à dire...
"Douze Dragons aux écailles d'un rouge écarlate. Chacun faisait bien la taille d'une forteresse à lui tout seul, et une simple expiration de leur part était brûlante tel un brasier ardent... Quand je pense qu'on rigolait à propos de certaines rumeurs mentionnant la présence de Dragons dans le camp du Mal ... Bah non, elles se sont révélées véridiques."
Les deux intéressés eurent des visages à l'expression mithique : chacun d'eux avait des yeux exorbités qui donnaient l'impression à Imrahil d'avoir deux escargots géants face à lui.
"Non je plaisante. Vous y avez cru n'est-ce-pas? Comme Gallior disait que mon rapport ne le surprendrai pas, j'ai inventé celui-ci dans lequel j'ai été légèrement trop fantaisique."
Imrahil entama un petit rire, qu'il interrompit rapidement en remarquant de quels regards lui lançaient ses pairs... Marquant la fin de sa plaisanterie par un râclement de gorge, Imrahil arbora une expression plus sérieuse.
"Beaucoup de troupes. Haradrims et Orques . Nous n'en avons pas aperçu les limites, peut-être à cause de l'obscurité, mais je suis certain qu'ils étaient plusieurs centaines de milliers. De nombreux Trolls présents dans les rangs Orques . Quand aux Haradrims , ils ont amenés leurs charmants toutoux... Les Mùmakils , vous savez. Tu te souviens, Varamir , quand tu me demandais de l'Oliphant grillé? Eh bien, avec tous ceux qu'ils nous ont amené, j'ai de quoi te satisfaire pour les trois siècles à venir... Et sinon, je n'ai pas pu évaluer le nombre de cavaliers... Il faisait noir, les méchants étaient assez loin, et en plus, le Mordor avait apparemment dispersé ses Wargs en plusieurs groupes lors de l'assaut d'Osgiliath . Mais je crois que la cavalerie ennemie sera suffisament importante pour constituer une réelle menace."

Gallior eut un sourire ironique.
"Hélas, c'est bien ce à quoi je m'attendais : votre rapport est sans surprise pour moi. C'est très regrettable. Nos chances de survies sont particulièrement limitées. Notre priorité est de trouver comment nous débarrasser des Mùmakils sans en payer le prix fort. S'ils arrivent au contact de nos lignes en nombre, il y a de grandes chances que la bataille tourne dés cet instant à la boucherie. J'attends vos suggestions."

Gallior regardait avec insistance ses deux pairs en attendant leurs idées. Imrahil ne tarda pas à se manifester.

"Ca va vous paraître étrange venant de ma part... commença Imrahil , mais pourquoi partir dans une chasse aux Mùmakils suicidaire? Restons dans nos murs, et nous n'aurons pas à encaisser la moindre charge de Mùmak ..."

Varamir hocha la tête en signe d'approbation. Mais Gallior rejeta l'idée tout en mettant en évidence plusieurs rapports sur la table.

"En temps normal, ce serait la meilleure solution, et la plus évidente... Mais nous sommes confrontés à un grave problème : j'ai là le compte-rendu des provisions de la cité... Nos réserves de nourriture ont connu des jours meilleures. Elles sont insuffisantes pour tenir un long siège. Et je doûte que nos ennemis nous laissent encore beaucoup de temps. C'est déjà un miracle qu'ils ne nous aient pas encore attaqué! Si nous devons nous cloîtrer dans la ville, je nous donne un mois tout au plus, après quoi Minas Tirith deviendra notre tombeau."
_ Mais, suggéra Varamir , peut-être devrait-on envisager de rationner?
_ Un mois tout au plus, en nous rationnant, justement. Oubliez l'idée de tenir un siège. Dans notre situation, c'est absolument impossible. Dans notre situation, si l'Ennemi nous attaque, nous devons briser son attaque très rapidement, dés son arrivée sur le Pelennor ! en disant celà, Gallior mit de côté les rapports économiques que aucun des deux officiers n'avait réellement envie d'éplucher, et étala sur la table ce qui était vraisemblablement son plan de bataille.

[Voîlà une carte détaillée "à l'Elessarienne" ... ou pas. Désolé, mais le temps de l'admin qui passait 2 mois à faire une carte détaillée au mm près est révolu... Maintenant, vous avez un MJ fainéant qui vous pond une daube en 3 minutes en espérant juste que ce sera compréhensible globalement.]

[img=https://2img.net/r/ihimizer/img255/4479/plantdgks7.th.png]

Gallior commença à expliquer son plan dans lequel, de son avoeu, reposait tout ses espoirs de tenir Minas Tirith ... Actuellement, les forces de Minas Tirith étaient insuffisantes pour reprendre Osgiliath , et ses ressources étaient insuffisantes pour endurer un long siège. Gallior avait donc mis en place un plan de contre-offensive très optimiste dans lequel aux premiers signes de mouvements de l'Ennemi en direction de Minas Tirith -car il était persuadé que l'Ennemi finirait par se mettre en route très bientôt- , la majorité des troupes se mettraient en ordre de bataille devant Minas Tirith . Elles opèreraient en fonction des premiers coups que lui porteraient les envahisseurs, mais devaient impérativement résister sans faillir et stopper net l'avancée ennemie. Il plaçait une partie de son espoir dans l'excés d'orgueil de l'Ennemi pour que celui-ci ne prenne pas les meilleures décisions qui soient à la vue de l'armée Gondorienne la défiant à découvert. C'est alors que les Gondoriens entameraient la contre-attaque, partant de l'avant face à l'Ennemi , avec pour objectif de tuer les chefs de l'assaut de Minas Tirith , et pourquoi pas s'ils en avaient l'opportunité, de tuer les dirigeants de l'invasion du Gondor . Ils causeraient autant de confusion que possible dans les hordes du Mal , avant de se replier à Minas Tirith . Gallior estimait que si sa tactique fonctionnait, ils gagneraient un temps précieux qui leur permettrait de pouvoir accueillir en toute sécurité les renforts venus de tout le Gondor .

"Car, poursuivait Gallior , la bonne nouvelle du jour, c'est que tous les fiefs du Gondor répondent à l'appel aux armes et nous envoient des renforts armés. Quand ils seront là, je suis certain que nous serons assez puissants pour boûter ces vermines envahissantes de nos terres!
_ C'est plutôt une bonne nouvelle! se réjouit Imrahil . Et quand arriveront-ils , nos renforts ?
_ Eh bien, jusqu'à présent nous n'avons reçu que de petits groupes de quelques dizaines d'hommes venus de par-ci par-là, tout les jours... Mais dans deux jours, c'est différent : nous recevons les renforts de Dol Amroth ! Je compte tout autant sur vous pour leur faire bon accueil que sur le regain de moral de nos hommes pour qu'ils opèrent avec brio durant la contre-offensive ! Mais pour celà, il nous faut également trouver un moyen de mettre les Mùmakils hors d'état de nuire... conclua Gallior . Parce que s'ils percent nos lignes dés le début des combats, tout est perdu."

Depuis plus de vingt minutes maintenant les trois Capitaines cherchaient des solutions pour contrer la menace des Mùmakils . Fautes d'idées valables pour tuer un Mùmak , ils avaient convenu que l'option la plus évidente serait de concentrer les tirs sur les cornacs, afin que les bêtes soient laissées à elles-mêmes et deviennent incontrôlables pour leurs ennemis. S'ils doutaient de quelques choses, c'était bien de l'affection qu'avaient dévelloppé les Mùmakils pour leurs maîtres Sûderons , et avec un peu de chances, ils se mettraient à piétiner toutes les forces en présence sans discrimination aucune, et deviendraient une menace tout aussi bien pour le Harad que pour le Gondor ... Mais pour en venir définitivement à bout, ils n'avaient pour l'instant qu'une seule idée valable : puisque le début de la bataille allait avoir lieu devant Minas Tirith , l'artillerie et les archers présents sur les murs auraient pour mission principale de noyer les Mùmakils sous un déluge de projectiles incendiaires. C'était la seule solution valable qu'avait accepté Gallior . Mais il en attendait une deuxième pour se considérer satisfait.

"Franchement, j'avoue être à court d'idées... avoua Varamir , qui n'avait encore jamais eu à faire aux Mùmakils , bien que leur réputation légendaire soit parvenue à ses oreilles. Tenez, on pourrait peut-être creuser de larges et profonds fossés devant la formation, afin que les Mùmakils tombent dans le piège au moment de leur passage ?
_ Mais c'est une idée ingénieuse ça! Et vous savez comment faire en sorte que ce soit bien les Mùmakils qui tombent dans le piège, et pas la piétaille?
_ Eh bien... Non. Mais je ne voulais pas me résigner à vous dire qu'on avait plus qu'à nous en remettre à la bienveillance du destin...
_ Mouais, enfin... Le destin nous a sourit dans la tour l'autre fois, mais il ne faut pas en attendre trop de lui non plus ! Il ne va pas les faire disparaître par magie nos Mùmakisl ! ironisa Imrahil , qui crut alors apercevoir une certaine lueur dans les yeux de Gallior . "

*Arf.... Je crois que je l'ai encore énervé.*

"Oui je sais... S'excusa timidement Imrahil . Je suis lourd , et l'heure n'est pas aux plaisanteries ...
_ Au contraire. certifia Gallior . Vous êtes un génie à vos heures perdues , Imrahil .
_ Attention, ne prenez pas exemple sur moi dans mes mauvaises passes , Gallior ! plaisanta Imrahil .
_ Mais non, vous avez l'idée qu'il nous faut!
_ Qui est ? s'interrogea le Capitaine . S'en remettre systêmatiquement au destin ?
_ Non ! Les faire disparaître par magie !
_ Oh..."

*Ce doit être les nerfs... Tout repose sur ses épaules depuis un mois, alors il perd l'esprit... Comme Talin , en somme.*

"Nous avons une académie dans Minas Tirith , censée former des mages de guerre ! expliqua enfin Gallior , pour se décider à cesser de tourner autour du pot. Varamir et Imrahil voyaient enfin où il voulait en venir.
_ On voit où vous voulez en venir, mais... Jusqu'à présent, elle n'a pas été très productive... Sans vouloir briser vos belles chimères, mon Capitaine , le nombre de mages que nous comptons dans notre armée est de 0 ...
_ Car nous n'avons plus sollicité leurs services depuis un sacré bout de temps! Mais aujourd'hui, il est temps qu'ils se mettent au boulot ! "

Gallior était à présent aussi excité qu'un gosse. Il ne cessait de répétait que soutenus par des lanceurs de sorts, la victoire du Gondor était assurée. Plus pour se persuader lui-même de la vérité de cette affirmation que pour convaincre ses deux compagnons. Finalement Gallior finit par leur donner ses instructions.

"Bien, la réunion est terminée. Allez sans tarder au poste de milice, et dîtes-leur que nous avons désespéremment besoin de bons lanceurs de sorts, aptes au combat. Dîtes-leur d'user de tous les stratagèmes jugés nécessaires, mais qu'ils m'amènent des mages de guerre avant la fin de la journée!"

Les deux Capitaines consentirent ensemble. Après avoir salué Gallior , tous deux quittèrent la pièce.

"Bon, eh bien... En route!
_ Prenons les chevaux afin de gagner du temps ! suggéra Varamir .
_ Ah... Euh... Les chevaux... héhé... Euh ou bien... Erf il m'écoùte même plus... "