Extraction

https://terres-de-gondor.forumsrpg.com/minas-tirith-et-les-champs-de-pelennor-f11/plus-personne-a-defendre-t695.htm#15696
La suite ...

Elegost entra dans le poste de commandement d'Osgiliath aménagé dans un ancien entrepôt en ruines.
Le capitaine Gallior lui avait prié de venir ici par l'intermédiaire d'Eaoden.
En fait, c'était Faragorn et Ilastar qu'i l'avaient retrouvé. Elegost ne voulait pas avoir à expliquer ses décisions à ses deux amis, venus avec lui de Rhovanion en Gondor.
S'il partait, il avait été catégorique avec eux sur ce point, c'était seul.
Mais les deux rangers restaient fidèles envers Elegost. Ils avaient décidés de venir avec lui, là où le vent portera son exil.
Eaoden, "l'assistant" d'Elegost, n'avait pas encore pris une décision définitive sur ce qu'il allait faire.
Il ne venait pas de Dale comme les trois autres de la bande, mais était originaire du Rohan. Lors de leurs aventures d'il y a plusieurs années, il avait rejoint le groupe d'Elegost après qu'ils aient défendu un village à ses côtés.
Eaoden avait œuvré à renforcer les liens entre le Gondor et le Rohan. Mais cela faisait un certain temps que les deux pays n'avaient plus de contact. Depuis que l'Ithilien avait été perdue.
Mais Eaoden ne partirait pas avec Elegost si celui-ci décidait de rentrer en Rhovanion ou de revenir en Eriador. S'il décidait de s'établir au Rohan, peut-être le suivrait-il.
Mais que cela soit pour se rendre au Rohan ou ailleurs en Terres du Milieu, il fallait franchir le blocus qu'exerçait les haradrim et les orques autour du Pelennor.

C'est pour cela que Gallior avait fait venir Elegost. Le capitaine de Minas Tirith à la légendaire moustache espérait que l'ancien capitaine pourrait l'aider à mettre en exécution son plan.

Lorsqu'Elegost fut attentif à la grande carte d'Osgiliath et des alentours déployée sur un bloc de pierre, Gallior commença son briefing.

«Cette forteresse que le Harad a capturé au nord de l'Ithilien va nous causer pas mal de soucis. Il faudrait que nos forces puissent l'assiéger, mais les deux seuls moyens d'accès passent par le nord d'Osgiliath, en traversant un guet sur l'Anduin, et par Osgiliath elle-même.
Au nord, la cavalerie des haradrim peut être vaincue par la nôtre, mais pas si elle a la forteresse pour se ravitailler. En reprenant le bastion, nous pourrions permettre aux hommes de Varamir d'attaquer les armées du Harad hors d'Osgiliath qui viennent vers Minas Tirith.
Mais si les forces gondoriennes tentaient de franchir ouvertement le blocus d'Osgiliath pour attaquer la forteresse, elles se heurteraient à l'armée du Mordor …
Mais nous devons impérativement avoir des forces de l'autre côté de l'Anduin pour attaquer cette forteresse. Les soldats basés à Henneth Annûn pourraient l'attaquer, mais ils ne sont pas au courant de la présence de cette forteresse...

Voici mon plan : l'infanterie devra attaquer les rangs du Mordor là où les combats sont à leur comble, afin de banaliser l'évènements aux yeux de l'ennemi. Durant les combats, on commando de rangers s'infiltreront du côté de l'ennemi et devront quitter Osgiliath par la rive est afin de prévenir les dernières forces de l'Ithilien.
Quant à la cavalerie haradrime qui vient vers Minas Tirith, le Capitaine Varamir prendra la tête d'une division de ses chevaliers pour les attaquer. Si ils attaquent en coordination avec les forces de l'Ithilien, la victoire sera nôtre... »

Elegost réfléchit longuement au plan de Gallior. Le pari était risqué, mais le jeu en valait la chandelle : si ça réussissait, le blocus de Minas Tirith serait allégé. Mais s’il ratait … l’armée du Gondor aurait perdu maints soldats et risquait de perdre définitivement Osgiliath …

« Votre plan est très bien établi, mon Capitaine. S’il réussit, il se révèlera décisif dans la bataille pour Osgiliath.
Mais je ne vois pas pourquoi vous m’avez demandé de venir ici. Je ne pense pas que cela soit seulement pour mon avis stratégique. »

Gallior sourit.

« Vous êtes perspicace, mon cher Elegost. En effet, j’ai eu vent de votre décision de quitter le Gondor. D’autres que moi ont déjà dû essayer de vous faire changer d’avis, mais je respecte votre décision.
Le plan que je vous ait présenté repose sur les épaules du groupe de rangers qui devra traverser Osgiliath. Je comptais sur vous pour le mener : ce commando a besoin d’un chef compétent pour que le plan réussisse.
En accomplissant cette mission, vous aiderez le Gondor, mais cela est aussi la seule occasion qui se présente de forcer le blocus ennemi.
- Je comprends. Autant faire d’une pierre deux coups.
J’accepte de commander ce groupe. Il devra être très réduit, tout en étant capable de repousser des éventuelles attaques des orques : il faudra recruter des guerriers talentueux.
Les rangers Faragorn et Ilastar viennent avec moi. Je pense qu’Imrahil viendra également si je lui demande. Après, il nous faudrait une quinzaine de rangers combinant discrétion et rapidité. J’ai quelques noms en tête.
Mais je vous conseille de garder quelques uns des plus expérimentés des rangers, comme Amrod, avec l’infanterie, qui risque d’être submergée durant l’attaque.
- Comme vous voudrez. Je vais faire venir Imrahil pour savoir s’il sera de la partie. »



Carte

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La ligne violette représente la limite ouest de la partie d'Osgiliath contrôlée par le Mordor.
Les ronds rouges représentent les principaux points d'hostilité à ce jour.
Les yeux de Sauron représentent les anciennes batailles les plus importantes depuis le début du siège.
Le buste de gondorien représente le poste de commandement du Gondor.
Les deux épées croisées représente la future zone de combat.
Enfin, la ligne verte représente le trajet que le commando devra emprunter.

PS : je ne me suis rendu compte qu'après que j'avais écris "Bataille" avec deux T. Veuillez m'excuser ...

Imrahil avait quitté Minas Tirith toujours aussi démoralisé et marchaient sur les Champs du Pelennor ... Tout ces glorieux combats pour le Gondor , et finir comme un vulgaire mendiant... Ses seuls biens dans l'actuel, se résumaient à son épée de feu, symbole de sa grandeur passée datant de très peu, son épée courte, son marteau de guerre, et le peu de provisions qu'il avait emmené... Alors que
l'ex-capitaine était perdu dans ses pensées, un cavalier vint à sa rencontre. Il n'était guère difficile de le rattraper, car Imrahil allait à pied...

"Capitaine Imrahil ?
_C'est moi ?"

*Ou devrais-je dire "C'était moi"* , songea Imrahil ...

"Le capitaine Gallior vous fait quérir à Osgiliath ... Montez sur mon Cheval , nous allons le rejoindre au plus vite..."

Imrahil hésita... Il n'aimait pas monter à Cheval , lorsqu'il en avait un (toutes mes condoléances) , il arrivait avec maoults difficultées à monter dessus... Imrahil chercha rapidement un prétexte pour ne pas y monter. Le Cheval ne semblait pas très robuste...

"Tu es sûr qu'il arrivera à supporter nos deux poids?
_Aucun problème, monseigneur !
_Umpf... Bon, d'accord..."

Imrahil , à sa grande surprise, parvint à monter sur le Cheval sans la moindre difficulté, et la chevauchée se déroula sans le moindre problème... Le cavalier le déposa au poste de commandement, aménagé dans un ancien entrepôt en ruines... (Comment ça , copieur ?!)

Imrahil pénétra dans la pièce où se trouvaient Gallior et Elegost ...

"... Imrahil l'errant... Toujours prêt à servir le Gondor ."

"Qu'est-ce que ça peut me gonfler, confia Elegost à son interlocuteur.
- Mon ami, ton sentiment est réciproque face à tant de déchéance, répondit Imrahil.
- "Déchéance" ... j'aurais plutôt attendu "barbarie" de ta part, mais tu as le mot juste.
- Cap... Elegost, on est au complet.
- Ah, merci, euh ... soldat."

Il est bien gentil, Elegost. Il est en exil, mais un officier du Gondor lui confie des soldats dont il ne connaît même pas le nom pour des missions quasi-suicidaires. Sans compter le commandement immérité.

Du haut des toits surplombant une place tranquille, une petite trentaine de rangers attendaient l'assaut des gondoriens contre les lignes de l'ennemi, parqué dans des bâtiments, prêt à ouvrir le feu contre quiconque montrerait le bout de son nez.
A quinze mètres au dessus de la place, les rangers n'avaient pas été repéré par les sentinelles orques en contrebas.

"Bon, il bouge son cul, le Gallior ?
- Oué, oué, ça vient..."

A peine ces mots échangés entre deux des guerriers, un sifflement se fit entendre, son imperceptible d'une flèche qui termina sa course dans le front d'un orque.

"On y va ! Go, go, go, go, go !"

Les rangers quittèrent leur position allongé et se mirent à courir sur les toits. Le but des fantassins qui chargeaient actuellement la formation du Mordor étaient d'attirer l'attention des orques le temps que le groupe sur les toits puissent contourner les bâtiments, traverser Osgiliath, entrer en Anorien et aider la cavalerie de Minas Tirith de faire tomber une forteresse du Harad.
Sacré programme.

Après son saut sur le toit voisin, Elegost s'accroupit pour rester hors de vue des orques en contrebas. Bien que ces derniers soient occupés à se défendre de l'assaut gondorien, s'ils apercevaient les rangers, la mission pourrait échouer assez rapidement...
Leur parcours les menèrent de l'autre côté de la place où se déroulaient les combats. Le prochain bâtiment étant trop loin pour bondir dessus, il fut décidé

Les soldats entrèrent dans une tourelle par le toit de tuiles défoncé, et se laissèrent glisser le long d'une échelle pour arriver au premier niveau. La porte étant opposée à la place, ils pouvaient sortir sans croiser d'orques.

Un ranger sortit une carte de la forteresse d'une pochette de ceinture.

"Notre priorité est de rejoindre le pont. Nous devons l'atteindre avant la nuit si on veut utiliser l'obscurité à notre avantage.
- Je te rappelle que les orques sont nyctalopes.
- Certes, mais ce sont des haradrim qui tiennent ce pont. L'atteindre nous confrontera à des orques, mais le traverser à des suderons. D'où notre timing précis que nous sommes en train de dérégler en restant ici. Bougeons-nous !"

Au milieu de ces spécialistes de la discrétion, Imrahil se sentait un peu comme un intrus. Mais ayant participé à maintes reprises à des opérations furtives avec les Rangers, il était capable de ne pas constituer un trop lourd fardeau pour ses équipiers.

Le groupe sortit de la tourelle et entama sa progression à travers les rues. Bien qu'aucune menace n'était en vue, ils progressèrent avec prudence afin de se préparer aux mauvaises rencontres. Du moins tout se déroula sans problème jusqu'à la fin de la première rue...

"Alors vous aussi vous avez perdu votre père à Minas Tirith ?! "

Imrahil sursauta tant il ne s'était pas attendu à celà... Il se retourna pour faire face à son interlocuteur... Une jeune recrue... Et probablement sa première mission, apparemment...
Imrahil lui fit signe de se taire...

"Oh ça va y a pas de mal, moi aussi mon père s'est fait... Eh !! "

Imrahil venait de le plaquer contre le mur...

"Chaque fois que tu prononces un mot, tu trahis nos positions..."

Après quelques secondes, Imrahil relâcha le bleu. Même alors qu'il était errant, il fallait qu'il dresse les bleusailles... Alors que le groupe se remettait en marche, Imrahil vint aux côtés de Elegost .

"Dis donc, il se paye pas notre tête Gallior ? Il nous fait accompagner par des "soldats" qui n'ont même pas encore de réelle expérience... "

Elegost approuva Imrahil en haussant les sourcils. Le groupe traversa deux autres rues sans rencontrer d'Orques . Mais ce quartier était aux griffes des Orques , aussi, alors que le chemin les menait à une vaste place, ils aperçurent trois Orques stationnaires. Alors que les membres du groupe se cachaient en se couchant à terre, ou en se plaçant derrière des ruines, Imrahil s'adressa doucement à Elegost .

"Ce ne sont peut-être que trois imbéciles isolés; attaquons!
_ Et si ils surveillaient l'entrée tandis qu'une centaine faisait la fête à côté?"

Comme pour prouver les affirmations de Elegost , des rires forts et inhumains s'élevèrent de la place. Dommage, après passé la place le pont n'était plus très loin.

"Bon... D'accord... On cherche un autre chemin...
_Oui, il va nous falloir cont... "

Elegost s'arrêta aussi subitement que s'il avait reçu un carreau d'arbalète dans la poitrine... Il venait de s'entre-repérer avec un Orque situé à la fenêtre d'un bâtiment... Elegost mit en joue l'Orque exceptionnellement vite, mais malheureusement pas assez. L'Orque avait vivement reculé pour ne plus être visible à la fenêtre. Simultanément, il s'était mis à hurler ce qui était assurément des appels à l'aide destinés aux Orques de la place.
Instantanément, les Sentinelles relayèrent la mise en alerte de l'Orque isolé, et les rires de la place furent remplacés par des cris de guerre...

Elegost haussa la voix :

"On dégage! Repliez-vous! Suivez-moi! "

Le commando , Elegost en tête, se hâta de retourner sur ses pas. Un belle masse d'Orques submergeait la rue, mais le groupe était plus rapide... Imrahil avait un peu d'expérience dans le domaine de la fuite du repli stratégique, et les Rangers ne constituaient nullement un fardeau...

Après avoir pris le tournant et avoir suffisament couru dans la rue, Elegost mena le groupe dans un vieux bâtiment en ruine...

"Planquez-vous à l'étage, et silence!"

Alors que les Orques arrivaient dans cette rue en hurlant de rage et de satisfaction en savourant le carnage à venir, les membres du groupe se hâtaient de monter à l'étage... Avec beaucoup de chances, ces Orques auraient été suffisament stupide pour surestimer la vitesse de fuite du groupe, et aurait poursuivi son chemin à travers la rue... Mais non, ils n'étaient pas stupides à ce point... Ils commencèrent à freiner l'allure, et à se diviser en petits groupes pour rechercher les Humains à travers les bâtisses... Trois Orques rentrèrent à l'intérieur de la cachette de fortune du groupe, tandis qu'un quatrième surveillait l'entrée... Ils commencèrent à fouiller le rez-de-chaussée...

Une issue était disponible pour sortir... En passant par une fenêtre opposée à la rue, ils pouvaient descendre dans une petite impasse et s'enfuir. Elegost fit signe aux troupes de sortir rapidement, puis se posta en couverture à l'escalier...

*C'est sûr, on va pas leur filer entre les doigts à ceux-là...*

Lorsque le premier Orque pointa le bout de son nez devant l'escalier, il reçut une flèche entre les deux yeux. Instantanément, les autres appelèrent leurs copains pour fêter les retrouvailles... Tandis que les derniers commandos quittaient la maison, une marée d'Orques déferla dans l'appartement. Elegost en flécha trois dans l'escalier, avant de se ruer vers la fenêtre... Imrahil resta cependant pour couvrir ses arrières. Ainsi, le première Orque à monter fut décapité par le fantassin, avant que celui-ci ne s'enfuit à son tour... Imrahil sauta par la fenêtre et tomba lourdement au sol...

*C'est de la folie ce qu'on fait là!*

Un Orque se pointa à la fenêtre, mais ne sauta pas tout de suite... Ayant vu la hauteur, il hésitait... Son "camarade" le plus proche n'apprécia guère celà, et le fit passer par la fenêtre de force... Le malheureux fit une mauvaise chute, se brisant une patte dans la chute. Il resta cloué au sol en se tordant de douleur, et bien qu'il ne criait pas, son visage grimaçant montrait bien qu'il souffrait de sa blessure. Voyant à son tour la hauteur, l'Orque qui avait forcé le passage ordonna finalement à ses "compagnons" de faire demi-tour.

Le temps qu'ils retournent sur leurs pas, le groupe avait pu sortir de la ruelle, gagner la place où se trouvaient les Orques auparavant. Ils avaient même revu l'Orque qui les avait repéré... Apparemment, l'idée ne lui avait pas pris de suivre ses compagnons, il était encore à la fenêtre... Dommage pour lui, Elegost fut le plus rapide cette fois... Puis le groupe poursuivit sa route jusqu'au pont...

Le crépuscule cédait peu à peu la place à la nuit.
L’habituelle mélancolie vespérale qui prenait Elegost à la vue des étoiles ne saisit pas son cœur ce soir là. Au cours de leur infiltration diurne à travers les lignes ennemies, le groupe avait été stupéfié de sembler enveloppé de ténèbres même au milieu de la journée. Désormais, le voile d’ombre recouvrant le territoire ennemi afin de faciliter la progression des fidèles du Seigneur des Ténèbres masquait les étoiles et la Lune.
Si la nuit est une absence de lumière, cette obscurité semblait exister autour des gondoriens, comme un manteau trop épais qui empêcherait la progression de son porteur.

Le groupe fit halte derrière une vieille bâtisse lorsqu’il aperçut une sentinelle aux couleurs pourpre et gueules.

« Mes amis, souffla un des rôdeurs, après ce splendide aperçu des vastes territoires d’obédience Ténébreuse, nous voici arrivé aux abords des terres nouvellement converties haradrimes.
-Quelle magnifique promenade. Justement, me voici à une de mes activités favorites de ce genre d’excursion : le moment où nous sommes obligés de rencontrer quelques autochtones pour continuer la ballade. Permettez-moi d’aller saluer ce charmant et pittoresque villageois. »

Le ranger dégaina un long poignard de sous sa cape rongée par les mites et d’un bond, atteignit le couvert d’une stèle et sortit hors de la vue de ses compagnons. Elegost se tourna vers les autres guerriers.

« Nous voici arrivé au pont, les gars. A partir de maintenant, les choses vraiment sérieuses débutent. Inutile de vous rappeler que cette infrastructure fluviale est bondée d’haradrim. On ne les a certes pas beaucoup vus lors de ce siège, mais ils ont réussi à gratter un peu d’Osgiliath aux orques.
En combinant l’avantage de la surprise avec notre supériorité martiale, nous devrions le franchir avec des pertes minimales voir nulles, en moins d’un tiers d’heure.
-Vingt minutes, quoi.
-Ouais, si tu préfères. Le problème, c’est qu’en arrivant comme des mumakil pour franchir le pont, on risque d’alerter les forces ennemies de l’autre côté du pont. Donc on ne va pas tous passer par le pont.
Sept d’entre nous, menés par Ilastar, auront pour mission de … réquisitionner des embarcations orques afin de franchir le fleuve. De l’autre côté, ils viendront nous porter secours à la sortie est. Ils ne devraient pas avoir trop de mal à en trouver. D’après les attaques que nous avions subis lorsque nous contrôlions encore cette zone, ils doivent en avoir un paquet. La difficulté viendra du fait de ne pas se faire repérer en les empruntant.
Quant à ceux qui passeront par le pont, il faudra miser sur la discrétion. Quant à ceux qui passeront par le pont, il faudra miser sur la discrétion. On se fera évidemment repéré avant de l’avoir traversé, vu que sa largeur ne dépasse pas les quinze/vingt mètres et que les suderons ont sûrement installé des barricades…
-T’inquiète pas, Elegost, on est prêt à les renvoyer chez leurs mères !
-Ouais, merci, Nelrhin. J’en attendais pas moins de toi.
-Bon, on y va ?
-Ouais, on va y aller.
-Elegost ?
-Ouais ?
-Avec cette fois-ci, ça fait quatre fois que tu répond « ouais » à une de mes questions pertinentes. »

Le groupe d’Ilastar avait quitté le gros des troupes pour se diriger vers la berge.
Le ranger au poignard revint de son exploration.

« Elegost, j’ai neutralisé trois sentinelles aux abords du pont, et j’ai jeté un coup d’œil aux positions haradrimes. Ya quelques gardes, mais on devrait pouvoir atteindre le quart du pont sans se faire repérer, je pense.
-Le quart ? Optimiste théorie. »

Le commando, se déplaçant accroupi, franchit quelques ruelles et enjamba quelques murets, et fut en vue du pont.

« Bon. Au lieu de faire un plan d’infiltration foireux, on va devoir neutraliser tous les haradrim. Les plus discrets avanceront sur les devant, les meilleurs au corps-à-corps, Imrahil et moi, les assisteront.
-Tu me flatte, Elegost.
-Je n’ai pas dis que tu étais le meilleur au corps-à-corps pour autant… Oui donc, les meilleurs archers devront neutraliser les sentinelles qui nous auraient repérés avant qu’ils puissent sonner l’alarme. Quand au reste, ils couvriront nos arrières. C’est clair ?
-Limpide.
-Alors on y va ! Que la Force soit avec vous ! »

Elegost avança vers le pont, toujours accroupi. Nelrhin rejoignit Imrahil.

« Il a dit quoi, l’chef, à la fin ?
-Ah oui, nan, laisse, c’est sa phrase de ralliement fétiche … »

Morethir, le ranger spécialiste de la neutralisation discrète, qui était parti en éclairage, avançait sur les devants. Elegost et Imrahil le suivait à quelques mètres de distance, puis Faragorn et Nelrhin, tandis que le reste du groupe restait en arrière.

Des barricades de fortune, constituées de caisses en bois pourri, de boucliers gondoriens et d’armure usagées avaient été dressés là où le pont commençait à se surélever. Deux haradrim emmitouflés dans leurs capes écarlates discutaient silencieusement dans la langue du Sud.

« Fait ch…, siffla Morethir, on va se faire repérer à peine sorti de notre couvert… On va attendre qu’ils relâchent leur attention, et vous les allumerez à l’arc. Comptez pas sur moi, avec cette obscurité, je ne toucherai même pas un Mumak dans un couloir…
-Ça fait deux cibles en trois flèches, Imrahil n’ayant pas d’arc, répondit Faragorn sans aucun mépris. Nelrhin est le meilleur archer, il peut s’en farcir un, celui de gauche. Elegost et moi, on s’occupe de celui de droite. »

Les trois rôdeurs s’avancèrent silencieusement davantage vers la barricade, en restant derrière un muret délabré. Les haradrim discutaient toujours, mais semblaient moins se préoccuper de leur garde. Néanmoins, si les gondoriens surgissaient de leur position, ils ne feraient repérer.
Quelques minutes passèrent sans qu’il ne se passent rien. Jusqu’à qu’un des deux suderons mis la main à sa poche et tira un ustensile. Le second garde fouillait sa besace.

« Feu ! »

Trois sifflements quasiment simultanées. Les trois traits volèrent vers le pont, et le garde de droite tomba sans un cri. Le garde de gauche tomba à genou, mais avant qu’il ne puisse hurler de douleur, Nelrhin le remit en joue et l’abattit pour de bon.

Les cinq guerriers avancèrent vers la barricade en combinant célérité et silence. Ils enjambèrent les caisses promptement, et Morethir n’attendit pas un instant pour avancer accroupi vers l’est.
Les quatre autres eurent tout juste le temps de regarder les flèches sur les corps des deux hommes à terre.

« Une dans le ventre assez pitoyable, mais la seconde dans la gorge bien plus satisfaisante, chuchota Nelrhin.
-Navré, Elegost, mais la flèche dans le cœur est de moi, souffla à son tour Faragorn.
-Quoi, Elegost ? Après tes prouesses tout à l’heure contre les orques, je m’attendais à mieux de ta part, mon ami, dit Imrahil alors qu’ils rejoignaient Morethir accroupi à côté d’un corps ayant une grande plaie au cou.
-Mais je ne suis pas un si bon archer que ça, les gars ! Je suis un escrimeur, avant tout ! Un épéiste aux commandes d’une force d’archers ! »

*Enfin, plus maintenant.*


Morethir continua son évolution en sautant dans le dos d’une nouvelle sentinelle observant le fleuve. Cette dernière était à moins de dix mètres devant, mais la nuit masquait toutes les formes et les couleurs.

Alors que les cinq guerriers avançaient toujours, il y eut une lueur orangée, plus loin devant. Elle s’estompa rapidement. Mais trois autres lignes oranges-rouges s’allumèrent à leur tour, quelques secondes, avant de s’éteindre puis de se rallumer. Puis se fut des cris, une vingtaine de mètres en avant.

« On a été repéré ! gémit Nelrhin.
-Sûrement pas. Les cris ne se rapprochent pas. Et ces traînées semblent aller vers le fleuve, observa Elegost.
-Ce sont des flèches enflammées ! Les haradrim tirent sur le fleuve … cela veut dire que …
-Ilastar et les autres ont été repérés, acheva Faragorn. Ils doivent être dans des embarcations et tenter de rejoindre la rive est.
-On doit les aider ! Attaquons les tireurs ! rugit Imrahil en brandissant son marteau de guerre. »

Elegost prit instinctivement les devant du groupe en dégainant son épée. Ses problèmes de myopies affaiblissaient ses talents au tir, mais Elegost n’était pas un archer.
En rejoignant les rangs du Gondor, il était entré chez les rangers grâce à son agilité primant sur sa force brute. Malgré qu’il ait pris les fonctions de capitaine, il n’avait jamais assumé de combattre parmi de si excellents archers. Lui était un épéiste depuis ses huit ans. Sa lame était brunie par la rouille, mais il demeurait un des plus redoutables duellistes du Gondor, s’il n’était pas le meilleur bretteur.
Il n’eut aucune difficulté à transpercer le premier archer en vue qui tirait par delà le garde-fou du pont. C’était son second avantage indéniable, Elegost était nyctalope. Bien que la nuit masquait les couleurs, il arrivait à distinguer les formes dans l’obscurité.

Imrahil quitta le sol à sa suite et son arme contondante brisa le crâne d’un haradrim.
Les deux frères d’armes étaient arrivé à un de ces moments où ils abandonnaient tout intéressement. Puissent-ils mourir, ils leur semblaient faire ce pourquoi ils étaient arrivé à ce point. Ils étaient loin d’être des bêtes de combat : meneurs d’hommes, ils se battaient non pas pour assouvir un besoin de violence trop longtemps resté enfoui, mais pour lutter pour les idéaux et les personnes en qui ils croient.

Les archers Haradrims avaient été pris par surprise. Alors que les corps des premiers touchaient le sol et que les autres faisaient face aux nouveaux arrivants, Imrahil porta un coup de marteau dans la poitrine du Haradrim le plus proche. Celui-ci fut pratiquement sonné et vola par-dessus le garde-fou avant de tombe dans le fleuve.

Les archers dégaînèrent leurs armes de corps à corps et tentèrent de résister. Mais en plus de l'attaque surprise ayant déjà entamé leurs hommes et semé la confusion, ces soldats n'étaient pas de très bons épéïstes... Imrahil esquiva aisément une attaque avant de contre-attaquer. Son arme fracassa le crâne de son adversaire, son corps s'écrasa sur un compagnon... Celui-ci fut alors en proie à la panique, et prit les jambes à son cou. Les derniers archers encore en vie (car Imrahil n'était pas le seul à se battre, les autres commandos avaient poignardé quelques Haradrims également) allaient suivre l'exemple lorsque de la piétaille Haradrim vint en renfort. Imrahil servit un premier coup au premier Haradrim arrivé avant que celui-ci n'ait eu le temps de frapper... Le coup lui broya pratiquement l'épaule droite. Un autre Haradrim vint lui porter un coup mais sous son manteau, sa bonne vieille armure le protégea de l'épée. Un ranger vint aux côtés de l'ex-capitaine en plantant sa dague juste en dessous de la gorge. Imrahil pendant ce temps porta une autre attaque. Son marteau vint broyer la côte d'un lancier qui allait se jeter sur lui. Son ennemi vola sous le coup en perdant son arme des mains. Imrahil se tourna vers le ranger qui l'avait aidé et reconnut le bleu.

"Pas mal petit!"

Elegost était (évidemment) également venu à bout de ses assaillants. Les trois autres rangers s'étaient joint à ses côtés, probablement car pour eux, en dépit du changement, celui-ci était encore le commandant charismatique qui les menait au combat. Mais à peine l'avaient-ils rejoint que deux des Haradrims étaient déjà morts sous son épée... Le reste n'opposa guère grande résistance, et rapidement les Suderons s'enfuirent. Sur ordre d'Elegost , les rangers reprirent leurs arcs en mains et ouvrirent le feu sur les fuyards... Trois Haradrims périrent sous les flèches, et un autre fut blessé à la jambe mais la peur lui donna des ailes et il parvint à fuir. Imrahil avait tenté également de lancer un javelot qui lui était passé sous la main, mais... Enfin, voilà quoi, mieux vaut ne pas en parler...

"On bouge les gars! Ils vont revenir avec d'autres soldats, nous devons accélerer le pas!"

N'écoutant que la verve qui ardait son coeur, Elegost s'élança au devant des gondoriens se hâtant de traverser le pont, comme pour entrer le premier au contact de l'aube naissance en Orient.

Les arrières du groupe avaient rejoint la première ligne d'élite des gondoriens qui oeuvrait à bouter les derniers haradrim hors du pont.
Faisant fi des flèches volant près de ses oreilles, le rôdeur des terres du Nord se lança aux devant des ennemis regroupés à l'extrémité du pont. L'un d'entre eux, saisissant la menace, orienta son arc vers le corps d'Elegost et fit feu, visant le torse.
Alimenté par un pressentiment le mettant en garde contre le trait, Elegost roula au sol vers l'archer. La flèche fila au dessus de son crâne. Il se releva sitôt abaissé et transperça de son épée le ventre du suderon. Il retira le glaive quand son ennemi expira, et tandis qu'une pluie de flèches faisait fuir les derniers haradrim, il reprit sa course aux côtés des gondoriens.

Lorsque tous eurent quitté le pont et se furent barricadés dans l'unique pièce intacte d'un ancien poste de garde, ils reprirent leur souffle tandis que certains pensaient les blessures de leurs camarades. Elegost souffla un bon coup, s'étonnant de son épuisement soudain.

"Et ben, vous avez du apercevoir une bien jolie gondorienne, pour courir à cette vitesse, capitaine !
-Quoi ?
-Ben, vous ne vous êtes pas rendus compte que vous étiez en train de guerroyer une dizaine de yards devant nous ? Heureusement que le cap'taine Imrahil couvrait vos arrières ...
-Couvrir mes arrières ? C'est bien gentil de sa part, mais il fallait bien que je fasse son travail, vu sa motivation ...
-Il me semble être plus motivé que toi, mon ami. Mon marteau a du briser plus de têtes que ton épée rouillée en a coupée.
-Rien ne t'oblige à faire le ménage derrière moi, Imrahil. Si je coupe une tête à un haradrim, il est suffisamment refroidi pour ne plus sentir son crâne se briser après ..."

Un cor sonna alors qu'Imrahil préparait sa répartie. Il fut suivi de plusieurs autres sons guerriers.

"Ils appellent des renforts ...
-Ouais, et ça veut dire que si on reste ici, on va vite se faire de nouveaux amis. Sans vouloir faire preuve d'insociabilité, je pense que nous devrions quitter cette endroit.
-On vous suit, Elegost.
-Mais, le groupe d'Ilas ?
-Impossible de les attendre avec les suderons qui rappliquent, souffla Nelhrin. Ils ont du débarquer et continuer vers le nord-est. On les retrouvera demain matin, quand on aura du soleil.
-Oué, c'est ça, ironisa Elegost, du soleil, comme hier, quoi, soleil couleur noir-brillant ..."

Une nouvelle symphonie de cors.

"Cette fois, on ferait mieux d'y aller ..."

Les rôdeurs couraient vers le Levant durant l'heure la plus froide de la nuit, lorsque la lumière de l'astre solaire commence à illuminer le ciel. Mais pas d'aube pour ce jour ci ; seulement un funeste brouillard ténébreux. Si la nuit n'est qu'une absence de lumière et de châleur, cette nuit artificielle semblait se ressentir dans les antrailles de chaque guerrier gondorien, alors qu'ils évoluaient dans les terres conquises par le Mordor.
Ils avaient manqué de se faire repérer en quittant les alentours du pont, mais malgré les renforts du Sud pour secourir leurs troupes sur le fleuve,
ils avaient réussi à passer à travers les mailles du filet.
Ils firent une halte pour pouvoir reprendre des forces après cette course et pour continuer les soins de fortune pour les blessés. Elegost était penché en avant, se tenant les côtes et soufflant lentement.

« Faragorn, ton bras va mieux ?
-Je risque d'avoir du mal à manier l'épée d'une main pendant un bon bout de temps, mais je survivrai, t'inquiète...
-T'as de la chance de ne pas y avoir passé, mon ami, dit Morethir en lui donnant une tape amicale dans le dos. Dommage que Tynéron n'a pu en faire autant ...
-Ni Herared. Mais malgré ces tristes morts, nos pertes ont été minimales.
-Elles le seraient si nous avions retrouvés Ilastared et compagnie ...
-Arrête. Ils doivent être en vie, coupa Faragorn.
-T'énerve pas.
-C'est toi qui insinue qu'ils y sont passés.
-Je n'insinue rien. Je vois juste les choses en face, répondit Morethir.
-Eh ! On se calme, les gars ! dit Nelrhin en s'interposant avant que les choses dégénèrent. On va les retrouver…
-Nelrhin et Faragorn ont raison, Morethir, décida l’ancien capitaine des rangers. On ne peut pas les abandonner alors qu’ils doivent avoir la moitié des haradrim à Osgiliath aux fesses. Faragorn, Imrahil et Nelrhin, vous venez avec moi à leur recherche. Les autres, continuez vers le nord-est, on se retrouvera en Anorien ou sur le chemin. »

Morethir avait mené le commando de rôdeurs vers le nord-est d'Osgiliath. Ils espéraient trouver une brèche dans les défenses afin de quitter la citadelle et de rejoindre l'Anorien.
Le soir approchait, à en juger par la chute de température.
Les quatre guerriers qui avaient quittés le groupe afin de retrouver Ilastar et ses hommes ne les avaient pas encore rejoint.
Morethir s’inquiétait pour Imrahil, Nelrhin, Elegost et Faragorn. Il craignait que quel que soit le résultat de leurs recherches, ils ne puissent retrouver la trace du groupe principale.

« On va s’arrêter ici, les gars. Dormons. Nous reprendrons la route durant la nuit. Eruwir, tu prends la garde en premier. »

Désormais, il n’y avait aucune lumière capable d’éclairer les gondoriens, mis à part quelques étoiles filtrant à travers les nuages sombres.

« Morethir !
-Pourquoi tu me réveilles ? Tu ne crois tout de même pas que nous allons reprendre la route avec cette obscurité ?
-Non, c’est juste qu’ils viennent de revenir. »

Morethir se leva prestement et contourna les corps endormis des rangers pour aller à la rencontre des nouveaux arrivants. Avec l’obscurité, il ne pouvait discerner leur nombre. Seul Nelrhin se détachait, portant une petite lampe à huile.

« Alors, vous les avez trouvés ?
-Ilas et les autres ? Oui. Ils sont tous morts. »

Après une halte de quelques heures en fin d’après-midi où les gondoriens se reposèrent et prirent quelques rations de cram, le commando reprit sa route. Désormais, moins d’un jour de marche serait nécessaire pour pénétrer en Anorien et enfin quitter de vue Osgiliath.
La plupart des rangers était lassée d’évoluer à travers les pierres silencieuses de la Citadelle des Étoiles en évitant tout mouvement ennemi. Ils préféraient quitter les positions ennemies et aller se frotter aux haradrim de cette forteresse aux côtés des chevaliers de Minas Tirith.

« Aux côtés des chevaliers de Minas Tirith ? Compte pas trop là-dessus, Beregur, que ça soit ici ou en Anorien, on est seul. S’ils ont réussi à stopper l’avancée des osts haradrim, Varamir et ses gars ont sûrement rejoint Osgiliath pour aider ses défenseurs.
-Alors on n’est pas seul. On est à Osgiliath, je te signale.
-Non ! Ils ne vont pas nous rejoindre, nous ! Leur soutien est bien plus utile sur le front que derrière les lignes ennemies à aider une quinzaine de rôdeurs à accomplir une mission suicide ... »


Elegost marchait à côté d’Imrahil. L’ex-capitaine des rangers n’avait pas beaucoup parlé à ses hommes depuis qu’ils avaient découvert les corps du groupe d’Ilastar. Nelrhin, qui connaissait peu ce ranger, avait narré la découverte des cadavres, qui étaient visiblement tombés aux tirs de tireurs embusqués.
Imrahil savait qu’Ilastar était un vieux frère d’armes d’Elegost et de Faragorn. Son ami lui avait appris leur exil de Dale. Rares survivants du groupe d’origine, les trois bretteurs avaient rejoint le Gondor en espérant se révéler utile dans la lutte contre les forces du Mal.
Elegost restait impassible à la mort de son ami, bien qu’Imrahil ne doutait pas de son chagrin. Il le regardait faire tourner nerveusement une flèche avec les doigts de sa main droite. Faragorn, lui, avait mal vécu le décès d’Ilas. Ils n’avaient pas pu enterrer Ilastar, encore moins l’incinérer, car ils auraient attirer l’attention des orques.
Faragorn restait en éclaireur au devant du groupe, ne parlant à personne.

« Imrahil, je vais voir ce que fait Faragorn.
-Okay, pas de problème ... »

Elegost trottina à travers les décombres, se fiant à sa nyctalopie pour se diriger rapidement dans le noir. Il rejoignit Faragorn et marcha à ses côtés, sans lui adresser la parole.
Un lourd silence passé, il prit la parole :

« Faragorn je ... j’ai réfléchi à ... disons, j’ai essayer d’analyser le déroulement de la bataille entre le groupe d’Ilas (il eût du mal à prononcer ce nom) et les haradrim...
-Ce n’était pas une bataille. Une exécution surprise, oui. Ils ont rien vu venir. Ces salauds les ont abattus sans sommation.
-Justement, je ne crois pas. Tu vois, quand on a trouvé leurs corps ... Je ne saurais pas comment expliquer ... Les corps semblaient éloignés les uns des autres, comme s’ils avaient été tué les uns après les autres, pendant que les survivants fuyaient ... Je pense que c’est l’œuvre d’un seul tireur.
-Un seul tireur aurait pu abattre sept de tes rangers ?
-... Je pense que cet archer était un tireur d’élite. Un maître de l’infiltration qui aurait réussi à ne pas se faire voir des rangers, et qui les auraient abattus de loin.
-Je suis septique, mais tu dois être plus limpide que moi après ça. Tu as toujours réussi à garder ton sang-froid.
-Non, pas spécialement. Mes émotions ne sont juste pas forcément exprimées.
-Alors c’est ton sens tactique des choses qui te fait voir ça.
-Ce n’est pas juste ça non plus ... Disons que c’est un autre élément de l’histoire qui me fait dire ça.
-... Explique toi.
-Regarde. »

Elegost arrêta de faire tourner la flèche avec ses doigts et la brandit devant Faragorn. C’était une longue flèche noire en bois d’if, adaptée aux arcs longs.

« La flèche qui était planté à travers la carotide d’Ilas. Elle est du même modèle que celles qui ont tué les autres. Elle est trop grande pour être une flèche d’orque. Trop bien fabriquée pour être celle de n’importe quelle créature du Mordor.
Ce n’est pas non plus une flèche du Harad. Les haradrim utilisent des arcs plus courts que ceux adaptés à cette flèche. De plus, ils ont l’habitude d’utiliser des traits empoisonnés, et cette flèche ne l’est pas.
Sans aucun doute, elle appartient à un archer émérite qui s’y connaît en arc. Mais le profil du gars ne s’arrête pas là.
Déjà, cette flèche est trop bien fabriquée pour appartenir à un orque, trop grande pour être celle d’un nain, et pas assez ... raffinée pour être elfique. C’est forcément celle d’un humain. Mais le bois .. de l’if. Et les plumes... »

Faragorn s’arrêta.

« ... Je connais cette flèche.
-Je te t’expliquerais pas cela si j’en doutais. Tu la connais aussi bien que moi, et Ilas la connaissait aussi, pour les avoir utilisés durant tant de guerres. C’est une Flèche Noire. Tradition de la Rivière Courante héritée de Bard, le Fléau de Smaug. »

Les deux guerriers se turent.

« Un homme du Rhovanion en aurait donc après Ilas et ses hommes, reprit Faragorn.
-Plutôt un archer d’élite de Dale, capable de s’infiltrer dans Osgiliath au nez et à la barbe du Mordor et du Harad, qui ont mis le Pelennor en était de blocus.
-Stop. Tu penses que cet assassin serait venu ici, à la zone la moins démilitarisée de toute la Terre du Milieu, pour abattre Ilas et ses hommes ?
-Non. Pas Ilas et ses hommes. Ilas et nous deux.
-... Oh merde. Je crois savoir qui.
-Bienvenue au club.
-Tu crois que notre allée et retour en Terres Solitaires d’il y a deux ans y est pour quelque chose ?
-Espérons que nous ne pensons pas au même.
-Nan, c’est pas ça, Elegost. Espérons que ta paranoïa ne soit pas justifiée . »

L'obscurité persistait, et mettait mal à l'aise Imrahil . Non pas qu'il eu peur du noir, de toute manière il avait déjà combattu de nuit et n'avait pas été moins efficace, et puis ses yeux étaient maintenant accoutumés aux ténèbres. Mais cette obscurité avait comme une aura de peur. Le seul point positif à cette obscurité, était qu'elle constituait à elle seule une bonne raison pour Imrahil de combattre le Mordor . Qui aurait voulu voir ces ténèbres s'étendre sur sa terre bien-aimée ?

Ils progressèrent à travers les ruines ténébreuses d'Osgiliath sans rencontrer la moindre opposition... Peut-être "la Force" était-elle avec eux, et les guidait sur un chemin sùr... Ils entendaient les Orques au loin, mais aucune menace directe n'était sur eux... Imrahil toutefois, avait beau chercher, il ne voyait pas comment ils allaient bien pouvoir sortir de la ville sans se faire repérer... Par les égoùts peut-être? Mais depuis la dernière fois, les Orques avaient bien dù investir les lieux...

Un autre problème, plus direct, le rappela au présent... Sur une bâtisse en ruine, deux silhouettes, arcs bandés venaient de faire leur apparition. Une flèche vola juste à côté de Nelhrin , le ratant de quelques centimètres, tandis que Elegost criait son ordre de se mettre à couvert...

Avant que la seconde flèche ne fut tiré, tout les hommes du groupe étaient à couvert, et préparaient leurs tirs de riposte...
La seconde flèche ne vint d'ailleur jamais s'abattre sur le groupe...

"Ne tirez pas! On est avec vous!"

Imrahil fut amusé par l'affirmation émanant des deux tireurs...

*Bien sùr... Et nous on est des Trolls... Les stratagèmes de l'Ennemi deviennent vraiment ridicule.*

Mais à sa surprise, Elegost leur lança une réponse...

"C'est ce qu'on va voir! Sortez de cette ruine et venez au centre de la rue!"

Les deux tireurs commencèrent à descendre l'étage pour rejoindre la rue...
Imrahil se rapprocha de Elegost ...

"On joue à quoi exactement? Aux miliciens et aux brigands ?
_ Du calme... Je crois qu'ils sont avec nous...
_ Comment ça ?
_ Ils portent des armures Gondoriennes , et ce sont des Hommes..."

Les deux hommes sortirent de la ruine, visés par les rangers... C'était effectivement deux fantassins Gondoriens , qui devaient avoir dans la trentaine, qui semblaient à bout de force.

"On vous a entendu approcher, et on vous a pris pour d'autres Orques ... Désolé de vous avoir pris en cible, à force d'abattre des Orques errants, on ne croyait plus à l'arrivée de renforts..."

Les rangers abaissèrent leurs armes et vinrent à la rencontre des deux hommes. Les deux hommes reconnurent rapidement le meneur du groupe.

"Capitaine Elegost ! Mon Dieu , dire que j'aurais pu vous abattre! Vraiment, je..."

Imrahil vint à son tour les rejoindre.

"Bah, ne vous inquiétez pas! Sa mort aurait été vengée!
_Oh... Capitaine Imrahil !" *Ex...*

Imrahil ne laissa pas paraître sa pensée et décida de jouer les gradés...

"Vous avez une bien mauvaise mine, soldats... Depuis combien de temps êtes-vous là?
_Depuis le combat à vos côtés sur le pont... Lorsque les Orques l'ont détruit, nous avons réalisé que nous ne pouvions pas le traverser à temps, et nous avons... couru sans plus nous arrêter à travers les ruines... Nous avons perdu deux des nôtres dans la course, et le troisième est blessé et est resté à l'étage... Nous sommes parvenus à semer les Orques, et nous nous sommes abrités ici...
_Et comment avez-vous pu vous maintenir en vie pendant tout ce temps?
_Des petits groupes de soldats passent parfois dans cette rue en errant... Nous leur avons tendu des embuscades, et nous avons utilisé leurs rations..."

Imrahil imagina pendant un instant quel devait être le goùt des rations Orques ... A son avis, ces hommes allaient périr d'un empoisonnement alimentaire... L'autre soldat poursuivit le dialogue.

"Votre présence... Celà signifie-t-elle que le Gondor a contre-attaqué?
_ Je suis désolé soldats, mais on est seul... Nous menons une mission, et nous devons traverser Osgiliath ."

Les deux hommes affichèrent des regards déçus... L'un d'eux reprit la parole.

"Quelle tristesse... Je crains qu'il ne reste guère longtemps à vivre à notre ami... Quoi qu'il en soit, depuis l'étage, il est possible d'apercevoir les forces déployées contre nous... Venez voir, messeigneurs..."

Les hommes du groupe suivirent les deux soldats dans la maison... La ruine était envahie par une puanteur effroyable, et les nouveaux arrivants comprirent bien vite pourquoi : les deux fantassins dissimulaient les corps des Orques tués au rez-de-chaussée... Les hommes se dirigèrent rapidement vers l'escalier qui menait aux étages supérieurs.

Les fantassins survivants avaient établi leur "dernier bastion" au second étage de la maison. Comme les fantassins l'avaient informé, un troisième homme , blessé, était à l'étage. Il était assis par terre, contre le mur, et son épaule ainsi que sa jambe droite avaient des bandages. En effet, il n'irait pas très loin dans son état.

L'homme adressa un salut aux nouveaux arrivants, sans toutefois se relever. L'épuisement, sans doute. Imrahil lui rendit son salut, puis se dirigea avec le groupe vers les fenêtres (si on peut appeler ainsi un vaste trou dans le mur) . La vision qu'ils avaient étaient effroyable... Non loin de leur position, commençait une immense marée noire de guerriers maléfiques. Et aussi loin que portait le regard, on ne voyait pas la fin de cette armée aux effectifs colossales...

*Dire que nous ne serons pas aux côtés de nos hommes pour les affronter... Le Gondor vit des heures bien sombres...*

Elegost indiqua du doigt à ses hommes une direction...

"Regardez... Dites-moi que je rêve..."

Imrahil tourna son regard et resta bouche bée à la vue de créatures démesurément grandes...

"Par la barbe d'Elessar ... Qu'est-ce que c'est que ces monstruosités ?
_ Ce sont des Mùmakils ...
_ ...Je savais qu'il existait des créatures terrifiantes en ce monde, et j'avais déjà entendu parler des Mùmakils ... Mais je n'en avais jamais vu de mes yeux auparavant. Je ne les imaginais pas si grand... Et comment est-on censé les arrêter?
_ Par la ruse...
_ Dieu merci , Elegost ! Et dire que je comptais les attaquer de front avec mon marteau!"
_ ... Tu en serais capable en plus hein ?"

Après ce bref instant où les deux ex-gradés plaisantaient sur ce qui pouvait être une mort certaine, Elegost reprit son sérieux et chercha du regard une sortie où se faufiler pour sortir d'Osgiliath ... Les Orques et les Haradrims occupaient pratiquement toutes les brèches, et il était impossible de sortir sans passer sur leur chemin... Toutefois, certaines brèches n'avaient apparemment aucune menace de l'autre côté des murs en ruines, et en perçant rapidement, il était possible de fuir Osgiliath sans avoir à faire à un trop grand nombre d'Orques ... Un plan
-diabolique!- se mit rapidement en place dans la tête d'Elegost ...

"Imrahil ... Nous allons passer par cette fenêtre pour continuer, et poursuivre notre chemin jusqu'à la brèche la plus proche. Il semblerait que ce soit l'une des moins protégées...
_ Il y a tout de même beaucoup d'Orques ...
_ Je sais, mais pour celà j'ai un plan... Je vais jouer l'appât , en me faisant remarquer. Ces créatures stupides chercheront à me courser, mais je parviendrai à les semer. Pendant ce temps, il y aura moins, voir plus du tout, d'Orques dans la brèche... Vous n'aurez plus qu'à sortir.
_ Mon ami, c'est un plan absolument suicidaire! Je l'approuve totalement!
_Peut-être devrions-nous venir avec vous..."

Les hommes se tournèrent vers ce nouvel interlocuteur... Le soldat blessé venait de se relever en boitant.

"Si vous avez besoin d'une diversion... *Tousse* pourquoi ne pas nous la confier?"

Le fantassin parlait d'une voix faible, on pouvait deviner qu'il n'était pas en état de se battre. Elegost lui rétorqua :

"Avez-vous vu votre état, soldat ? Vous n'êtes pas en état de vous battre.
_ Certes... intervint l'un des deux autres fantassins... Mais moi et mes amis, nous savons que nous sommes déjà morts. Nous ne pourrons pas tenir éternellement ici... Alors, si nous devons mourir... Autant que ce soit en nous rendant utiles..."

Les deux autres fantassins soutint ses amis d'un hochement de tête. Elegost finit par accepter l'aide des trois hommes.

"Vous ne serez pas déçus, messeigneurs." promit le soldat blessé.
_ Et vos noms ?
_ Kirian"

Les deux autres hommes se présentèrent comme étant les soldats Toriel et Vastern .

Kirian et Vastern s'équipèrent de boucliers Gondoriens et de leurs épées, tandis que Toriel gardait son arc avec lui. Les trois hommes semblaient prêts et déterminés à se lancer dans ce qui serait très probablement leur dernier combat.

Le groupe progressa rapidement à travers les rues d'Osgiliath . Elegost avait profité du moment où ils regardaient par la fenêtre pour mémoriser le chemin à prendre à travers la cité en ruine...

Le groupe fit halte non loin de la brèche. Elegost prit la parole pour mettre les choses au point...
"Très bien... Nous arrivons à un stade où soit ça passe, soit ça casse... Nos bons amis fantassins ici présents vont partir devant et se faire remarquer par les Orques . Je suis persuadé que nos ennemis vont mordre à l'hameçon. Et tandis qu'ils s'absenteront de la brèche, nous nous hâterons d'y passer!
_ Très bien , lança Kirian , alors disons-nous adieu maintenant!
_ Soyez sùrs que votre bravoure ne restera pas inconnu! promit Imrahil"

Les trois hommes prirent une rue et disparurent de la vue du groupe . Ceux-ci continuèrent d'avancer par un autre chemin, jusqu'à un point où il était possible de guetter les Orques de la brèche. Les créatures avaient allumé un feu de camp tout près de l'objectif des rangers, et avaient déposé des provisions et d'autres fournitures par-ci par-là. Les Orques faisaient leur petite fête sans se soucier d'un quelconque danger. Ainsi , ils ne virent pas la flèche de Vastern atterir dans le coeur de l'un d'eux. Les Orques réagirent à une vitesse exceptionnellement lamentable... Kirian surgit de l'ombre de sa rue en pourfendant sauvagement un autre zélote du Mordor . Visiblement, ces Orques avaient un peu trop forcé sur la bouteille... Néanmoins, d'autres étaient frais et fondaient déjà sur le trio.

Kirian , loin de se sentir intimidé, décida de provoquer la horde de plus belle :
"Vous n'êtes rien, racailles du Mordor ! Vous allez tous mourir de nos épées!"

Les Orques se ruèrent comme prévu vers le trio, quelques-uns tombant par-ci par-là sous les flèches de Toriel tandis que les autres se jetaient sur Vastern et Kirian . Le premier se protégea des attaques derrière son bouclier, tandis que le second tranchait la tête d'un autre Orque ivrogne. Mais Kirian avait baissé sa garde, et les Orques se jetèrent sur lui et le mirent par-terre en une seconde. Toriel dégaina son épée pour lui venir en aide, mais trop tard : les Orques l'avaient transpercé au sol. D'autres créatures firent leur apparition en haut de la brèche, curieuses de voir ce qui animait leurs compagnons à l'intérieur de la ville. Ceux-ci se joignirent à leurs compagnons. Les deux derniers fantassins, comme prévu, battirent en retraite, tout les Orques entamant leur poursuite dans une démarche parfois maladroite pour certains...

"On bouge! On bouge!" beugla Elegost en s'élançant vers la brèche maintenant sans garde. Le groupe lui emboîta le pas rapidement. Mais alors que le groupe entamait l'ascension de la brèche, une autre horreur du Mordor vint à leur rencontre sur la défense en ruine, suivant quatre Orques qui n'attiraient pas même l'attention à côté de la créature : un Troll . Un Troll qui chargea plus rapidement qu'il ne l'était "trollement" possible vers le groupe...

"Reculez ! hurla Elegost . Abattez-le !!"

Pas besoin des ordres d'Elegost , mais trop tard ... Le coup de massue vint le faucher lui, et deux de ses subordonnés. Beregur et le bleu se fracassèrent les os en s'écrasant contre la pierre du mur, et périrent sur le coup... Elegost avait volé au bas de la brèche, et Imrahil n'aurait su dire dans quel état était son ami... Les derniers rangers poussèrent des hurlements de terreur en tirant leurs flèches vers la tête du Troll . A la surprise d'Imrahil , la bête se tordit de douleur pendant un instant, avant de retirer avec rage les deux seules flèches qui s'étaient plantées. Les quatre Orques sautèrent vers les rangers mais Imrahil les avait vu venir juste à temps pour en faucher un en vol de son marteau. Morethir fut entaillé au bras gauche par un Orque , et les deux autres rangers parvinrent à éviter les assaillants à la dernière seconde. Imrahil envoya un coup de marteau à la verticale droit sur le crâne de l'Orque qui avait frappé Morethir ... Son crâne s'ouvrit pour laisser gicler une chose immonde et sans forme qui avait peut-être était autrefois une cervelle d'Orque ... Apparemment, l'intervention neurologique d'Imrahil n'avait pas eu un effet très positif pour l'Orque ... Son corps s'écroula sur le sol. Un autre Orque fut pratiquement éventré par les rangers peu après que leurs lames eurent été tirées. Le dernier Orque , au centre du groupe, venait de mettre son adversaire ranger à terre et s'apprêtait à l'achever... Mais déjà le Troll arrivait à la charge, avide de broyer sous sa massue ceux qui se dressaient devant lui. Et pour lui, un Orque au milieu d'un groupe de rangers, ce n'était qu'un peu de poussières en plus à balayer... Alors que l'Orque s'apprêtait à achever le ranger, l'homme à terre se recula prestement, et tout les membres du groupe firent un bond en arrière. L'Orque ne comprit que trop tard ce qui était en train de se produire, et poussa un hurlement, plus de peur que de mal, lorsque la massue du Troll le fit voler sur le côté, une côte brisée.

"Abattez-le , rangers! Bon sang mais abattez-le!"

Imrahil hurlait ses ordres, se prenant en quelques sortes pour le capitaine des rangers. Les hommes avaient repris leurs arcs en mains et se préparaient à tirer. Imrahil comprit toutefois que le Troll serait sur eux avant qu'ils n'aient le temps de tirer s'il ne faisait rien. Imrahil lâcha donc son marteau de guerre pour prendre en main son épée courte... Puis il se rua vers le monstre... Un nouveau coup balaya le sol et manqua de le faucher tandis qu'Imrahil se jetait en avant vers le pied du Troll , pour y enfoncer son épée en poussant un cri de guerre. Le Troll grimaça de douleur en se courbant, avant de recevoir une nouvelle volée dans la tête... Cette-fois, les tirs se révélèrent plus efficaces, la tête du Troll rappelant quelques peu la forme d'un gros hérisson. Imrahil se dégagea rapidement en reprenant son épée, en appelant les rangers à prendre leurs distances... Le monstre géant s'effondra droit devant lui.

La première pensée d'Imrahil alors qu'il se relevait fut pour Elegost . Imrahil tourna la tête vers son ami, horrifié à l'idée de trouver un corps brisé et inerte... Mais à sa plus grande surprise, Imrahil vit que son ami commençait à se redresser. Imrahil se dirigea rapidement vers le meneur.

"Elegost ! Dieu merci, tu es toujours en vie! Tu es blessé?
_ ... Un peu choqué, mais... Je crois que je n'ai rien de cassé.
_ J'ai bien cru pendant un instant que tu étais perdu! Ce Troll aurait dù te briser les os dans son coup!
_ Ce Troll... n'est rien en comparaison de ce qu'est la Force !
_ Euh ... Oui, bien sùr..."

Imrahil aida Elegost à se relever, puis alla récupérer son marteau. Les Orques qui s'étaient lancés à la poursuite des deux derniers fantassins semblaient être encore distants, à en croire les cris assez lointains... Mais personne ne se faisait d'illusions : les deux hommes allaient mourir, si ce n'était pas déjà le cas, et les Orques reviendraient dans quelques minutes. Elegost prit la parole :

"Beregur et le bleu ?
_ Ils y sont visiblement restés, je le crains... Navré Elegost , mais tout le monde au Gondor n'a pas notre solidité...
_ C'est fort regrettable... Quoi qu'il en soit, mieux vaut ne pas s'éterniser ici... Les Orques peuvent revenir d'un instant à l'autre. Partons sans plus tarder.
_ Je ne suis pas de cet avis. Nous avons perdu cinq VALEUREUX soldats pour franchir la brèche... Nous nous devons de faire s'abattre une vengeance digne de ce nom.
_ Que suggère-tu Imrahil ? Attendre que soixante Orques reviennent ici, et qu'on livre un dernier carré pour en tuer une bonne vingtaine avant de mourir à notre tour? C'est ingénieux...
_ Non, je n'irai pas jusque là pour l'instant... L'heure de leur mort viendra... Mais nous pouvons commencer par ceci..."

Imrahil se dirigea vers le feu de camp, prit un bâton dans la pile déposée à côté comme réserve, et y mit le feu... Puis il commença à déclencher un incendie en mettant le feu aux provisions, à tout ce qui était déposé dans cet endroit, y comprit... à l'alcool des Orques .
Imrahil afficha un air satisfait, mais Elegost lui signala un manque...

"Brùle aussi le Troll .
_ Pardon ??
_ Fais moi confiance!"

Imrahil lui obéit et mit le feu au Troll , et une odeur insupportable commença à en émaner... Cette odeur donnait un mal de tête et une sérieuse envie de vomir...

"Eurk ... C'est répugnant!
_ Tu voulais gâcher leur fête par vengeance... C'est bien chose faite, désormais. Allez, partons, ils reviennent."

Les cris des Orques étaient en train de se rapprocher, effectivement. Le groupe se dirigea rapidement à travers la brèche. Cette fois, aucun Troll ne vint leur barrer la route. Les rangers et l'ex-capitaine de l'infanterie s'élancèrent à l'extérieur de la ville d'Osgiliath , laissant derrière eux ce lieu toujours plus funèbre... Le seul regret d'Imrahil en quittant cet endroit, était qu'il ne verrait pas les visages des Orques lorsque ceux-ci reviendraient à leur petit campement pour tout retrouver en feu. L'odeur du Troll allait peut-être même se révéler mortelle pour eux, avec un peu de chance...